lundi 27 avril 2015

Elections au Burundi: le pays sous tension .

La police anti-émeute burundaise a dispersé ce lundi à Bujumbura de nouvelles manifestations d'opposants à un troisième mandat, inconstitutionnel, du président Pierre Nkurunziza


Manifestants et forces de l'ordre à Bujumbura au Burundi, le 26 avril 2015
Manifestants et forces de l'ordre à Bujumbura au Burundi, le 26 avril 2015.
afp.com/Landry Nshimiye
"Nous ne reconcerons pas, nous ne céderons pas." La contestation ne s'essouffle pas au Burundi. La police anti-émeute burundaise a dispersé ce lundi à Bujumbura de nouvelles manifestations d'opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Elles sont interdites à travers tout le pays.  
La police a déjà procédé à une dizaine d'arrestations tandis que le ministre de l'Intérieur Edouard Nduwimana dénonçait des "soulèvements organisés à l'appel de certains politiciens et de la société civile".  
Parmi les personnes interpellées, une figure burundaise, le défenseur des droits de l'Homme Pierre-Claver Mbonimpa, a-t-on appris auprès de son avocat et d'un témoin.  

Les heurts ont fait deux morts

Selon un journaliste de l'AFP sur place, un millier de jeunes ont tenté dans la matinée de quitter leur quartier de Cibitoke du nord de la capitale où les affrontements avaient été les plus violents dimanche, pour rejoindre le centre-ville où l'armée a été déployée. Mais ils ont été stoppés par la police, qui les a dispersés et les traquaient dans les ruelles pour les arrêter.  
Dimanche, les heurts avaient éclaté en plusieurs points de la capitale, les forces de l'ordre faisant également usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, projetant de l'eau teintée de bleu afin de marquer les manifestants. Bilan: deux morts.  

Un troisième mandat inconstitutionnel

Au pouvoir depuis 2005, le chef de l'Etat a été officiellement désigné candidat samedi par son parti, le Cndd-FDD. Ex-chef rebelle, grand sportif de 51 ans et protestant "born again", il avait été réélu en 2010.  
Il briguera ainsi un troisième mandat, que ses opposants jugent inconstitutionnel et surtout contraire aux accords d'Arushaaccords d'Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).  
Son clan juge ce troisième mandat parfaitement légal mais, pour assurer cette investiture le camp du chef de l'État était allé jusqu'à évincer quelque 130 hauts cadres "frondeurs".  
La candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle "risque de plonger le Burundi dans le chaos", a même lancé samedi l'un des principaux opposants du pays, Agathon Rwasa.  

"Une importante occasion manquée"

Washington a regretté "une importante occasion manquée" pour la démocratie et a menacé les autorités burundaises de prendre des sanctions si le processus électoral n'était pas régulier.  
Le Burundi, un des pays les plus pauvres de la planète, qui vit sous perfusion de l'aide internationale, se remet à peine de sa guerre civile
La population craint désormais une répétition des violences. D'autant que des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, accusés par l'ONU d'être une "milice" et de multiplier les intimidations et exactions à l'approche des élections, n'ont pas caché leur intention d'en découdre si l'on empêchait leur champion, Pierre Nkurunziza, de se représenter. 
Plusieurs milliers de Burundais ont d'ailleurs déjà fui au Rwanda voisin, terrorisés par les menaces des jeunes du Cndd-FDD qui, disent-ils, traquent les opposants au président sortant

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1 commentaire:

  1. Est-ce le president burundais, devrait-il se presenter aux elections en cours? Devrait-il suivre la constitution ou pas? Que dit la constitution burundaise en la matiere? Voici la reponse a ma derniere question. L'article 96 de la constitution burundaise prevoit et stipule que le chef de l'Etat « est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois ». Que se passe-t-il au Burundi? Un cas special. Le president Pierre Nkurunziza a ete elu pour la premiere par le parlement en 2005. En 2010, il fut elu au suffrage universel. Alors, a-t-il raison de se presenter pour un deuxieme mandat comme le prevoit la constitution ou considerer son premier mandat n'etant pas du suffrage universel ?? La democratie parfois en Afrique est a la carte. Chaque camps choisit le cote ou bon lui semble. A SUIVRE.

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